JazzOnze+ 2025 | Un voyage entre continents avec la batteuse Salin.

Samedi 1er novembre, avant-dernière soirée du festival JazzOnze+, le Jumeaux Jazz Club a résonné sous les rythmes hypnotiques et solaires de Salin Cheewapansri, batteuse, compositrice et productrice originaire de Bangkok, désormais basée au Canada. Révélée sur Instagram par ses vidéos ultra-funky tournées dans des paysages thaïlandais à couper le souffle, Salin n’est pas qu’un phénomène en ligne : sur scène, elle incarne le groove, la précision et la joie pure. Rencontre.

Rencontre avec Salin (in English)

Entourée d’un groupe d’exception – Josiane Rouette à la trompette, Alexandre Dion au saxophone ténor, Jordan Peters à la guitare, Jordan Pistilli aux claviers et Maxwell Miller à la basse – elle a offert un set incandescent, entre afrobeat, jazz fusion et funk tropical, ponctué de morceaux chantés en thaï vers la fin. La complicité du groupe saute aux yeux : chaque musicien trouve sa place dans un dialogue rythmique d’une fluidité remarquable, porté par la batterie toujours expressive de Salin.

Habillée de soie chatoyante, dans des couleurs vives qui semblaient danser avec la lumière, elle passe du sourire éclatant à une concentration intense, un va-et-vient d’émotions sincères, où la joie n’efface jamais la profondeur. Sa présence scénique est à la fois douce et magnétique : elle rit, elle groove, elle écoute, elle partage. Et surtout, elle donne. Son afro-funk métissé, qu’elle appelle “Afro-Isan Soul”, est à son image : ouvert, lumineux et enraciné.

Les morceaux de son dernier album Rammana alternent entre transe percussive et rêverie mélodique. Certains passages rappellent les grooves de Fela Kuti, d’autres la spiritualité de la musique traditionnelle thaïlandaise. Le public lausannois, conquis, oscille entre l’écoute attentive et la danse instinctive, surtout lorsque la chanteuse entonne un refrain en thaï, comme une prière offerte au rythme.

Une musicienne rare, entre tradition et modernité, dont le groove semble né d’une conversation entre les continents. Salin, c’est le battement du monde – à 120 BPM.

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