Stewart Walker : DJ aquatique

Dans le cadre du festival Antigel, Stewart Walker, dj américain, se produisait aux Bains de Cressy,
lieu plutôt insolite pour un concert de musique électronique. Après 6 ans de retraite, Stewart Walker revient avec un nouvel album intitulé « Ivory Tower Broadcast », qui ajoute des influences pop au son minimal-abstract qui avait construit sa réputation. Cueilli à chaud au sortir de son set, l’artiste au look de premier de classe s’est fait remarquer par l’énergie chaleureuse envoyée lors de son set.

Lorsque j’interviewais des festivaliers avant ton concert, ils me décrivaient tous ta musique de manière différente. Quel genre de musique fais-tu ?
Je pense que c’est une bonne chose que les gens aient tous des réponses différentes, parce que je ne veux plus être associé à un seul genre de musique. Il y a tellement de sons différents à faire, que je ne veux pas me limiter artificiellement à un seul genre. Même si c’est plus facile de vendre sa musique comme ça, j’ai l’impression que ça bloque ma créativité.

Certaines personnes parlaient d’abstract, de minimal, et certains ont même évoqué le fait que dans ton nouvel album tu avais plus d’influences pop…
C’est tout à fait ça. En tant que producteur de techno depuis maintenant 17 ans, j’utilisais principalement des synthétiseurs et des boîtes à rythme, mais ces instruments devenaient eux-mêmes traditionnels. J’avais donc envie d’utiliser des nouveaux instruments, j’en avais marre de ce qu’on pouvait faire avec des boîtes à rythme basiques. Mon son vient bien de la minimal et de l’abstract, mais je suis maintenant plus intéressé à apporter une réponse émotionnelle à ma musique.

J’avais peur que la musique électronique minimal soit froide, mais ton set ne l’était pas du tout !
C’est le fait d’utiliser des instruments sur scène. D’ailleurs, c’était un développement intéressant dans ma carrière, car j’ai tendance à avoir le trac avant un concert. J’avais l’habitude de jouer des séquences, donc d’être plus un conducteur de musique plutôt qu’un instrumentaliste. Mais le fait de jouer d’un instrument sur scène me permet de m’exprimer mieux : je peux jouer doucement, ou plus fort, et je sens la réponse des gens. Je mesure l’énergie que le public me donne, et je joue en conséquence, je ralentis, j’accélère, un peu comme le sexe.

Est-ce que c’était la première fois que tu jouais dans une piscine ?
C’était la première fois, et cela faisait partie du défi que représentait cette soirée. Je ne savais pas quoi jouer pour des gens dans une piscine ! Quand je joue dans un club ou dans un festival, je sais ce que les gens ont envie d’entendre, c’est facile. Mais dans une piscine, j’ai pensé… que je pouvais jouer à peu près n’importe quoi ! J’ai donc essayé de représenter tous les différents sons que je peux faire. Il y avait donc probablement un élément d’abstract, un élément de minimal, et un élément de chaleur en plus.

Qu’est ce que tu as pensé du son, en terme d’acoustique ?
J’ai trouvé le son très bien, mais il est important de noter que le DJ est toujours le moins bien placé pour entendre le son, étant donné que les hauts-parleurs sont à côté de lui et font face au public. Je dois donc faire confiance à mon expérience et à mon oreille pour m’assurer que ce que je joue a un bon son sur le dancefloor, ou dans ce cas, dans la piscine.

En plus ce n’est pas une simple piscine, mais des bains chauffés à 34°C !
Donc vous étiez tous en train de transpirer dans la piscine ? Je pensais que vous aviez frais dans la piscine et que j’étais seul à avoir très chaud sur scène…

Pour conclure, est-ce que tu pourrais faire une rime avec le nom de la radio La Fabrik ? C’est peut-être un peu plus compliqué en anglais…
Mmm… Quel mot pourrait rimer en « ik » en anglais, « lick » ? « creek » ? « When you’re sailing down the creek, listen to la Fabrik ! »

– Tamara Fischer

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