Polaris Festival 2023 | Marc Rebillet est monté à Verbier

Un festival de musique électronique à 1’650 mètres d’altitude, à côté d’une piste de ski, et avec un public habillé en robe de chambre ? Quoi ? Sérieux ? Oui. Mesdames, messieurs: Marc Rebillet est venu à Verbier. Concert.

La 8ème édition du Polaris Festival a débuté vendredi dernier, avec un déploiement sur deux weekends consécutifs (17-18 novembre et 24-25 novembre), dans un dôme installé exprès pour cet événement surplombant la station valaisanne, à 10 minutes en navette gratuite depuis la télécabine. C’est la première fois que la radio La Fabrik s’y rend et le trajet depuis seulement Lausanne a été très long : un bus, deux trains, une télécabine, en allée et… en retour ! Vivement que ça en ait valu la peine !

La soirée d’ouverture a accueilli en tête d’affiche la star américaine, Marc Rebillet, a.k.a. « Loop Daddy », le maestro de l’improvisation électronique, basé à New York. Il a été précédé par un irrésistible set mélangeant hip-hop, soul, funk, latin, rock, house, reggae, afro-brésilien, et disco, duré 4 heures, signé Natasha Diggs, DJ new-yorkaise, passionnée de disques et vinyles depuis toute jeune.

Comme des marins qui voient quelque oiseau survoler leur bateau après une longue traversée comprennent qu’ils sont proches de la terre, on comprend que Rebillet est en train d’arriver, en voyant de plus en plus de gens habillés en robe de chambre, accessoire que l’artiste porte toujours sur scène. Et cela en dépit des températures proches du zéro à l’extérieur du dôme : bienheureusement, il y a un stand raclette sur la terrasse et du vin valaisan en quantité pour nous réchauffer (pour celles et ceux qui n’aiment pas le fromage, il y a aussi un stand de plats japonais pour vous régaler) !

Pour cette soirée d’ouverture organisée depuis deux ans en collaboration avec le Montreux Jazz Festival, l’excitation est palpable dans ce dôme réchauffé et à moitié rempli (un bonheur pour les gens qui aiment la fête mais pas la foule !). Avec un saut vigoureux, Rebillet monte énergiquement sur scène, robe de chambre blanche, mocassins noirs, et caleçon foncé avec des petits dessins qu’on ne peut pas déchiffrer de loin. Avec une seule petite heure de concert dans son contrat, il commence à jouer à 20h15 pile. Plus qu’un concert, c’est un spectacle où Rebillet met le public au centre de l’attention. Plusieurs fois, il laisse monter ses fans sur scène pour se défouler pendant leurs « 15 minutes de gloire » (plutôt 30 secondes, vu le travail constant des agents de la sécurité pour les faire descendre). Jamais il ne s’impose, sauf ironiquement, comme un grand frère taquinant ses frangins lors d’une dispute pour finalement avouer avoir tort. Par exemple, lors d’une improvisation en l’honneur de la raclette, le plat valaisan typique, il enchaîne un débat sur ce qui est mieux entre la fondue savoyarde (rappelez-vous que Rebillet est américain d’origines françaises) et la fondue suisse. Selon la force des cris pour l’une ou pour l’autre, il finit par avouer que la fondue suisse a gagné et son morceau sur la raclette se fond (oui, exactement) avec un morceau sur la fondue. Le responsable du stand de raclette sur la terrasse ne manque pas de lui en offrir une portion qu’il goûte avec plaisir.

Le niveau musical de ses improvisations ce soir n’est pas aussi varié ou géniale que ses adeptes en ont l’habitude, mais le plaisir de le voir en action, pour de vrai, efface cette sensation, et tout le monde dance, nourri en adrénaline et joie. Le one-man show de cet artiste unique se conclut avec deux de ses hits les plus connus demandés par le public : « Girls’ Club » et « New Morning Alarm ». Le rythme effréné de cette soirée s’arrête pile à 21h15, pas une minute de plus. Ah, que le temps passe vite ! Marc Rebillet : à revoir absolument, mais, remarque, peut-être à un endroit un peu plus proche de la maison cette fois-ci. Pour toute information sur le Polaris Festival 2023, visitez leur site: il y a encore des billets pour les soirées de ce weekend avec, notamment, l’américain Ron Trent, les allemands Dixon et Gerd Janson, ou encore Hunee, Paula Tape, Mr. G, et, enfin et surtout, le « very special guest » Laurent Garnier.

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