JazzOnze+ 2023 | La isla bella d’Alfredo Rodriguez

Pour l’avant-dernière soirée du JazzOnze+, le directeur du festival se donne son trio préféré en cadeau : señoras y señores, l’Alfredo Rodriguez trio. Concert.

Alfredo Rodriguez. Découverte internationale du Montreux Jazz en 2006 quand il n’avait que 20 ans. C’est là que Quincy Jones décide de devenir son producteur et mentor. Il n’y a rien à ajouter si ce n’est pour dire qu’encore une fois, Quincy a su voir juste. Même très juste. Comme il avait dit lors d’une interview avec Stephen Colbert en 2016, ce qui l’attire chez les artistes qu’il produit, ce sont leurs « individualités, personnalités distinctives, et sons ». Alfredo Rodriguez ne fait pas exception. Carrément pas !

Le trio d’Alfredo Rodriguez (au piano) inclut le bassiste Yarel Hernandez et le batteur Michael Olivera. Tous de Cuba, tous nés en 1985, ils n’ont pas que leurs racines en commun. Ces sont le charisme et la confiance qu’ils ont l’un en l’autre qui font de ce groupe fou, très fou, un acte à ne pas louper. En particulier, on fait un clin d’œil au rayonnant Hernandez qui, plusieurs fois dans le concert, se fait mettre en avant par Rodriguez et devient la voix principale du groupe, enchantant le public qui chante et danse avec lui.

C’est une soirée sur la crête d’une vague infinie : on se demande comment ils puissent garder un tel niveau d’enthousiasme pour les prochains 20 concerts consécutives de leur tournée internationale ! Certes, l’amitié qui les lie en est la clé : ils se ressourcent d’eux-mêmes, sans presque besoin d’un public.

Rodriguez a sorti six albums depuis 2012. Au concert, il nous donne droit à écouter des morceaux comme « Coral Way » et « Blueberry Fields », depuis son dernier disque, « Coral Way » (2023, Mack Avenue Records), ou « Ay Mama Inés », depuis l’album « Tocororo » (2016, Mack Avenue Records). Ces pièces montrent un style vibrant et puissant, avec des passages d’une précision totale, mais aussi mélodique et lyrique.

Un trio de musique cubaine n’est certainement pas une nouveauté. Néanmoins, leur énergie jeune et endiablée vous fera découvrir des salsas cubaines ou des cha-cha sous un regard parfois rock, parfois funk, parfois délicatement romantique. Rodriguez nous joue une reprise de « Thriller » en plein style cubain, qu’il a écrit pour un projet de Quincy Jones, producteur aussi de Michael Jackson (bien évidemment). Et encore, on a tous entendu plein de versions de « Guantanamera », « Quizás », ou encore « Besame Mucho », mais ce trio les réinvente. Avec brio, virtuosité, malice, mais aussi nostalgie de leur pays lointain, des cocotiers et du sable blanc, des bâtiments anciens et des Chevrolets colorées. Ilien une fois, ilien toujours, n’est-ce pas ?

Cette fois-ci, le micro de La Fabrik n’a pas pu rencontrer Alfredo Rodriguez, mais… ce n’est que partie remise. Viva Cuba !

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