Antigel 2016 – Le Labyrinthe d’Antigel : expérience fantasmagorique

Parmi les événements proposés par Antigel, il y a le Labyrinthe. Installation performative, il invite le spectateur à changer de peau pour prendre celle d’un aventurier et le fait entrer dans un univers inquiétant et fantastique. Retour sur une expérience pas comme les autres.

Vendredi soir, dans les environs de Palexpo. Pas encore arrivés dans le Labyrinthe, qu’on a déjà l’impression d’y être… Il fait froid et le brouillard nous entoure.

Antigel a métamorphosé le lieu. Habituellement hôte d’expositions en tous genres, la Halle 7 de Palexpo a des allures inquiétantes ce soir… Après avoir été chaleureusement accueillis par un chauffeur de salle aussi souriant qu’amusant, on entre.

L’ambiance est radicalement différente : fumée blanche, musique lointaine inquiétante et murmures. On passe dans un autre monde, irréel et fantasmagorique ; un monde des morts. On descend lentement une volée d’escaliers pour arriver dans un hall immense. Impressionnant. La buvette sur la gauche sert des rafraîchissements aux aventuriers. Certains d’entre eux discutent calmement : on entend quelques rires nerveux, des chuchotements. D’autres errent lentement : la fumée leur donne un aspect fantomatique inquiétant. Le brouillard est toujours aussi épais et ne nous permet que d’entrevoir le labyrinthe dans lequel on va bientôt pénétrer. Les murs sont formés par des grillages. Leur transparence nous fournit une vue sur ce qui nous attend : confusion et perte de l’orientation seront au rendez-vous…

L’entrée du dédale est signalée par deux leds blancs, un de chaque côté du passage, comme une invitation.

On se lance. Après quelques mètres, il faut faire un choix : gauche ou droite ? Gauche. On avance, on choisit et… un cul de sac. On rebrousse chemin et on recommence. On avance lentement : parfois une ombre surgit du brouillard nous faisant sursauter. Pas de panique : simplement un autre aventurier.

On continue notre cheminement au rythme d’une bande son extrêmement atypique : les variations de sons saturés alternent avec des voix qui débitent des litanies incompréhensibles. Pris dans le jeu, on oublie la notion du temps et la raison pour laquelle on est là : on veut trouver la sortie. Pas par crainte de rester coincés ou pour éviter un possible Minotaure, mais pour dire « on y est arrivés ».

Après plusieurs virages, croisements et sursauts – qui se transforment très vite en sourire gênés lorsqu’on se trouve face à un camarade perdu comme nous – des flashs blancs nous aveuglent. On perd le sens de l’orientation. En cherchant son chemin, on regarde autour de soi : là, dans le brouillard, une forme étrange se déplace… Le Minotaure ?

Non. Juste un autre voyageur.

On déambule pour arriver sur une place au milieu du Labyrinthe. Au centre, trône une colonne : c’est de la que vient la musique. Autour, des surfaces en bois sur lesquelles les aventuriers peuvent s’asseoir. La fin est proche, on le sent. Après quelques minutes, on se remet en route. On distingue le bout du Labyrinthe : des leds verts encadrent la sortie. Une fois hors de la structure métallique, il faut rebrousser chemin, retrouver la buvette, puis les escaliers et repartir par là où on est venus.

Une fois dehors, on respire. Il n’y a plus de fumigènes : c’est bel et bien le brouillard qui nous enveloppe. Si bien que pendant plusieurs mètres, on se demande si on est bien sortis du labyrinthe…

Antigel nous propose une escapade très dépaysante. Les critiques ont été nombreuses et pourtant, les organisateurs ont su les prendre en compte et modifier leur création, pour en faire quelque chose de plus abouti. La promesse est tenue : on a perdu la notion du temps, on s’est égaré, on a même eu un peu peur… Pourtant, pas de Minotaure… C’est peut-être ça, la plus grande force d’Antigel : nous pousser à faire fonctionner notre imagination, nous rendre artistes et créateurs d’un monde qu’on sera les seuls à appréhender. Tout ça, avec quelques machines à fumigène, des barrières en métal et une bande-son.

Pour être surpris, le curieux doit entrer sans a priori, lâcher prise et simplement profiter.

On regrette tout de même que ça ne soit pas plus long, ni plus grand… Mais on ne se fait pas de souci : Antigel fera encore mieux l’année prochaine !

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