Antigel 2017 : Sous l’océan de Lisa Hannigan

Mallory Benedict

Vendredi 10 janvier à la salle Alhambra, le Festival Antigel nous a offert un triple concert avec l’étoile irlandaise Lisa Hannigan, précédée par la genevoise Melissa Kassab et l’anglais John Smith.

En première partie du concert de Lisa Hannigan à l’Alhambra, le Festival Antigel 2017 a choisi Melissa Kassab, artiste folk genevoise d’origines libanaises. Kassab produit sous le label Cheptel Records qui regroupe bien d’autres groupes de la région, notamment Le Roi Angus et Adieu Gary Cooper. Son style, qui se rapporte beaucoup au folk/soul mélancolique américain et britannique des années 60 et 70, s’adapte parfaitement à sa figure, toute fine, vêtements simples, cheveux longs détachés. Le choix de la part de la programmation ne pouvait pas mieux tomber : sa voix de jeune fille grandie trop tôt rappelle beaucoup celle de la tête d’affiche de la soirée, Lisa Hannigan.

Lisa Hannigan est peut-être plus connue au grand public pour avoir été l’inséparable chanteuse et acclamée choriste aux cotés du barde d’Irlande, Damien Rice, dans les années 2000. Mais, en 2007, sa vie change. Le jeune Rice, défoncé par l’immédiat succès inattendu de l’album « O », est devenu arrogant et d’un jour à l’autre, Lisa donne ses démissions. Elle se jette ainsi à fond dans une carrière solo, supportée au début par le guitariste Aaron Dessner et qui lui rapportera prix et nominations comme le Mercury Music Prize. Son style musical se développe dans la décennie à suivre, sans pourtant perdre son timbre de voix, autant unique et reconnaissable par chacun.

La mer a la place d’honneur dans la musique de Hannigan. Ses trois albums, Sea Sew (2008), Passenger (2011) et At Swim (2016), sont tous liés au thème de l’océan et au rôle secondaire de l’être humain en quête de vérité sur ses vagues sans horizon. En concert aussi elle invite le public à plonger au fond de son océan  – notamment grâce à un excellent jeu de lumières sombres vert et bleu mer –  et nous nageons, guidés par ses murmures et sa voix, parfaitement maîtrisée sur plusieurs octaves. C’est un style difficile à catégoriser car il voyage entre le folk, indie rock et a cappella, et Hannigan utilise différents instruments qui vont de la guitare à l’harmonium, en passant par les maracas ou encore le banjo.

Sur scène, Hannigan n’est pas seule mais accompagnée par un pianiste, un batteur, un bassiste et un guitariste, John Smith. John Smith, un beau roux de Brighton, avec une voix terriblement fascinante, séduit le public entre la première partie de Kassab et le concert de Hannigan. « Il s’appelle comme le soldat et explorateur de Pocahontas » dit Melissa Kassab ; « Oh my God ! » crie une femme du public, qui papotait avec sa copine, dès que Smith commence à chanter, seul sur scène, avec sa guitare. C’est de la musique simple, qui fait du bien au cœur. Voilà, maintenant vous le savez : si vous allez à un concert de Lisa Hannigan, vous aurez aussi une petite dose de John Smith. Et si vous l’avez loupé à ce concert, sachez qu’il retournera en Suisse alémanique en avril.

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