George Benson, légendaire guitariste jazz, pop et soul au Montreux Jazz pour la troisième fois, séduit encore. Retour.

Le soleil est encore haut dans le ciel et l’Auditorium Stravinski se remplit peu à peu pour accueillir un habitué du festival, une légende de la guitare, un pote à Quincy Jones. Et c’est justement Quincy qui, en chemise colorée et chapeau tribly rouge clair, arrive sur scène ensemble aux musiciens pour présenter la star de la soirée : George Benson. Guitariste de génie, Benson est une véritable légende qui a joué avec les plus grands (Jack McDuff, Miles Davis, Stevie Wonder, Bobby Womack, Marcus Miller) et a publié des albums à lui seul déjà dès très jeune. En dépit de son âge, il est toujours actif et participe chaque année à des festivals.

Le voilà ce soir au Montreux Jazz. Aux yeux en amande, moustache fine, costard noir et mouchoir de poche violet, il se lance, guitare à la main, en une série de tubes pour faire groover les spectateurs qui le regardent en admiration. C’est une performance à l’esprit léger : il laisse danser ses doigts sur sa guitare et il s’amuse à ironiquement séduire le public avec quelque mouvement d’anches. Les caméras sont toutes concentrées sur Benson mais il y en a une en particulier qui alterne des prises sur la jeune percussionniste Lilliana de los Reyes à des prises sur des femmes dans le public. On en déduit facilement les intentions du caméraman…

Benson sait ce que le public veut et attend. Il clôture son concert avec l’acclamée Give Me the Night (produite avec Quincy Jones en 1980). Peut-être la fatigue de la fin de concert ou le fait d’avoir chanté cette chanson milliards de fois, Benson ne prononce pas clairement les mots du morceau ou ne les complète pas. Mais on s’en fiche : ça reste toujours la hit la plus connue de cette légende, chantée live par lui-même dans une salle historique. Et on aime.