La 37 ème édition du Cully Jazz a débuté ce vendredi 5 avril. Premières impressions sur le festival depuis le Next Step où la crème du jazz anglais s’invite sur scène.

Le Cully Jazz est enfin commencé et tout le village des vignerons sort ses manteaux (et oui, cette année il fait bien frais après les chutes de neige récentes) pour une édition qui s’annonce un véritable métissage entre artistes vieux amis du festival et nouvelles découvertes.

C’est justement une nouveauté ce que la scène effervescente du Next Step, entre le cœur du village et le lac, propose pour la première soirée du festival. La saxophoniste anglaise Nubya Garcia se présente avec la crème de musiciens londoniens, du pianiste Joe Armon-Jones (Ezra Collective) au bassiste Daniel Casimir, en passant par le batteur aux rastas géantes Eddie Hick (Sons of Kemet) .

Cette nouvelle perle de la scène jazz anglaise a déjà dans sa poche deux premiers projets étincelants: « Nubya’s 5ive » et « When We Are » dont l’afro-groove saisissant, les breaks hip-hop, les sonorités caribéennes et les rythmes à la dubstep reflètent ses origines et sa culture familiale. Compositrice et leader accomplie, elle sait instaurer une ambiance de respect et camaraderie sur scène, en s’éloignant souvent de la lumière du projecteur central pour laisser la place à ses collègues. C’est toujours choquant de voir qu’il est possible d’avoir un concentré de talent au même temps et au même endroit : il faut avouer qu’à la programmation du Cully Jazz, ils sont vraiment forts pour cela. Par exemple, Armon-Jones, aux longs cheveux blonds qui font penser à un jeune David Crosby (CSNY), est un sauvage dont chacun des solos (et il y en a eu vraiment beaucoup) est un frisson continu dans le dos et les jambes. Ou encore, Hick nous régale avec deux solos à la fin du concert : sa puissance, énergie et rythme donnent presque l’impression d’assister à des feux d’artifices pendant le carnaval de Rio et qu’il y a plus qu’une personne à la batterie. C’est un spectacle magnifique et on en ressort presque fatigués, comme après une course. Imaginez-vous les musiciens !

À la sortie, le public se dirige vers les stands de nourriture et boissons ou vers les caveaux où la musique règne jusqu’au petit matin. On m’a suggéré d’aller rendre visite au THBBC où un trio de batteurs (Valentin Liechti, Arthur Hnatek et Domi Chansorn) se produit chaque soir : challenge accepté !