Charlie Hebdo : les bribes d’un choc

Dimanche 11 janvier, près de 4 millions de personnes se sont rassemblées dans toute la France pour manifester pour la liberté, pour la laïcité et pour Charlie Hebdo. Notre reporter Jessica Da Silva Villacastin était à Paris en cette journée historique qui s’est fait l’écho de toute une nation, celle de la démocratie.

 

Brasserie de Saint-Germain-des-Prés (© Jessica Da Silva Villacastin)

 

Tenter de prendre le pouls de la rue, c’est se heurter à des salves d’amalgames, d’émotions, d’idéaux et de craintes, aussi parfois d’espoirs. De la brasserie de Saint-Germain-des-Prés au club de Belleville, en passant par l’espace du Carreau du Temple au 3ème où un rendez-vous festif et multiforme a été mis en place en soutien à Charlie Hebdo, pas une tablée ne s’accorde entre elle. La division est multiple et semble ainsi souligner la nécessité d’un vrai débat national en vue d’un aggiornamento et d’une réelle application des valeurs de la République. Voici quelques propos – certains d’entre-eux injurieux   retenus du 8 au 11 janvier.

 

“Je crains que tous ces gouverneurs ne se servent de cette occasion pour justifier ailleurs de nouvelles guerres.”

 

“Il faudrait faire une pause. Organiser une grande discussion collective: faire des Etats généraux. Je n’irai pas grossir les rangs pour eux.”

 

“La question n’est pas de savoir si on aimait ou pas ce journal. Moi je suivais pas vraiment cette revue par exemple, mais avec un évènement comme ça, je réfléchis pas plus! Moi, en tant que Parisien, je dois y aller; je dois marcher avec les autres. On doit montrer ensemble qu’on est unis.”

 

“Il y a un moment où la democratie elle peut rien faire. On peut que subir.”

 

“Ils ont tué 17 personnes mais ils ont fait revivre nos consciences.”

 

“La démocratie est fragile et on l’avait un petit peu oublié ces dernières années, surtout en France. Je pense que c’est, malheureusement ou heureusement, une bonne piqûre de rappel.”

 

“Les Arabes, ils sont hypocrites. Ils vous sourient par devant, mais après (…) Les Arabes, les intégristes, ça fait 3 ans déjà qu’ils sont là. Je n’en peux plus!  Avant c’était les Noirs et maintenant ce sont les Arabes.”

 

“Je comprends pas pourquoi il (preneur d’otages de Vincennes) s’en est pris à leur propre magasin kasher.” (Ici la personne confond “halal” et “kasher”.)

 

“De plus en plus, dans les cantines scolaires, il y a un souci avec la nourriture. Est-ce qu’on doit servir du porc, de la nourriture halal, pas halal (…) Il y a un flou.” 

 

“Je me demande si ils (les gouverneurs) ne craignent pas davantage quelque anarchie plus que le non-respect de nos droits fondamentaux.”

 

“Mon ami, c’est normal qu’il veuille aller à la marche: il a des enfants, il craint pour sa famille. Mais moi, je suis libre!; moi je peux croire en des idéaux. Et je veux qu’on parle vraiment d’idées, qu’il y ait un vrai débat national.”

 

 “La France c’est le pays de la liberté et il faut que cela continue. On est là pour ça.”

 

Gare de Lyon, dimanche 11 janvier 2015

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