Jean Cocteau, « La mort n’agit pas elle-même »

Poème chanté par Colombe Frézin.
Cordes : Serge Bouzouki / Piano : Dominique Charnay

Vivre, c’est apprendre à mourir, a probablement affirmé Socrate. « Chacun a la sienne chez soi » car il est inscrit au plus profond de notre naissance, dernier bastion de notre existence, que nous allons nécessairement mourir.

Excusez-moi, il est difficile de discourir sur la mort sans mentionner l’autre revers de la médaille, la vie. Il n’y a d’ailleurs pas de mort sans vie, peut-être même ne forment-elles qu’une seule et unique entité.Le concept de mort-vivant prendrait de ce pas tout son sens, bien qu’on puisse lui préférer celui de vivant-mort, puisque l’on vit avant de périr. L’on n’aurait plus besoin de regarder la cinquième saison de Walking Dead, il suffirait de regarder pas la fenêtre ou dans le miroir.

Si l’on est là, en chair, en os, en bling-bling et en esprit, c’est que les dynamiques qui rendent possible notre existence ont existé de tout temps. L’on ne pouvait pas ne pas exister.

« La mort n’agit pas elle-même » ? Qui agit dès lors ? Des assassins, des bourreaux et des spadassins pardi ! Le poète aurait tout autant pu écrire moi, toi, lui ! L’avantage dans ce carnage des vivants, c’est que l’on ne rencontre jamais Dame Mort. Lorsque l’on se meut vivant, l’on ne peut la rencontrer, et lorsque l’on est mort, elle est déjà passée ! Punchline épicurienne !

Je l’ouvre, je l’ouvre, mais au fond je ne dis rien, car ne sachant pertinemment pas ce qu’est la mort, il m’est impossible de pouvoir en parler correctement. Mieux vaut en écrire un poème comme l’ami Cocteau. C’est là une question qu’aucun représentant du genre humain n’aura la joie d’explorer, il en restera tout au mieux à ses contours, à son modèle. M’est qu’est-ce qu’un modèle face à la parcelle de réalité qu’il tente d’imiter ? Oublions la mort. Merde la mort. Vive la vie ! La vie, la vie, la vie !

– Igor Rodrigues Ramos

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