Lorenzo Lippi, « Allégorie de la simulation » (v. 1640)

Le mensonge, c’est cool.

C’est le genre de titre de chronique sur lequel on va lancer des pommes et des œufs pourris. Ainsi soit-il.

Qu’est-ce que le mensonge ? L’être humain, que l’on distingue souvent des autres par le langage et l’intelligence par exemple, pourrait-il se définir également par sa capacité à pouvoir mentir ?

Nous sommes des animaux sociaux à n’en point douter, et notre unité, regroupant ainsi tout ce qui nous donne l’impression d’un moi indépendant, fait de nous des êtres solitaires.  Personne ne vient pleurer ou rire à notre place. Dans une société complexe telle que la nôtre, cette solitude inhérente fais pourtant que l’on est capable d’actes sociaux et d’empathie. Le mensonge en est un parmi tant d’autres et plus spécifiquement un acte de langage.

Est-il le simple opposé de la sincérité ? C’est un peu simpliste mais on ne peut nier cette caractéristique notamment née du fait qu’il soit possible de dire ce que l’on ne pense pas : « Ment celui qui dit autre chose que ce qu’il a dans son âme, avec la volonté de trom­per. ». Merci Saint Augustin. Il faut donc aussi rajouter la volonté de tromper en ne disant pas ce que l’on pense. C’est donc un acte intentionnel : on ne peut pas mentir sans faire exprès. C’est consciemment qu’on le fait, d’où ses problèmes avec l’éthique et la morale.

C’est cool. Super. Vous imaginez un monde sans mensonge d’ailleurs ? Ce serait horrible. Genre si Marie pense que j’ai une sale gueule à chaque fois qu’elle me voit, elle va me le dire à chaque occasion. Bon, on peut imaginer un monde sans mensonge mais où l’omission existe. Certains avancent même que l’omission est une forme de mensonge.

 Mais merde, avouez-le se serait chiant un monde où l’on ne peut mentir. L’on ne pourrait presque plus faire des surprises aux gens, l’on ne pourrait plus protéger et ménager certaines personnes grâce à celui-ci, l’on ne pourrait plus apporter un certain plaisir hypocrite, quoique peu impactant, l’on ne pourrait plus éviter la sincérité négative, l’on ne pourrait plus tenter de préparer le terrain doucement pour quitter notre conjoint, etc.

Alors je vous le dit, haut et fort, mentir c’est bien, parfois, mentir c’est mal, parfois aussi. Mentir au fond, ce n’est ni bien, ni mauvais. La vie est un théâtre gigantesque où nous sommes tous des grenades juteuses. Enlever et remettez votre masque à votre guise, tentez simplement de ne pas faire du mal aux autres et de leur apporter du plaisir. Même en mentant. Mon dieu la morale de fin de ce texte est toute ri-pou.

Bref, en gros, mentir, c’est cool, au moins partiellement.

-Igor Rodrigues Ramos

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