Bâtiment de Forces Motrices : Globe to Globe – Hamlet

Helena Miscioscia

Du Théâtre du Globe au bord de la Tamise, une compagnie de 12 femmes et hommes amènent le drame existentiel de l’Hamlet de Shakespeare à travers le monde. Le 19 mars ce drame est arrivé à fasciner la cosmopolite ville de Genève.

 

Depuis le 18 avril 2014, Hamlet est en route, autour du monde. Depuis presque deux ans, dans plus que 180 pays, Hamlet crie au scandale, devient fou, se venge, tue et meurt. Hamlet est une pièce écrite autour de 1600 en anglais ancien, mais c’est un drame qu’on comprend toujours et qui parle à tout être humain, quelle que soit son origine, religion ou langue.

« Globe to Globe – Hamlet » est un rêve, né en 2012 et devenu réalité en 2014. Un groupe bien sélectionné d’actrices et acteurs du Théâtre du Globe a donc fait ses valises, et hop, est parti à la découverte de notre grande planète. Cette compagnie représente par son hétérogénéité une société idéale avec un bon équilibre entre genres (4 actrices – qui jouent aussi des rôles masculins – et 8 acteurs), âges (environ 35 ans de différence entre le plus jeune membre et le plus vieux), et ethnicités (Royaume-Uni, maori, Nigéria, Pakistan, les Caraïbes, Hong-Kong). Pour survivre au rythme de la tournée et se donner un peu de flexibilité, les membres de la compagnie s’échangent l’un des 24 rôles et presque chaque pays visité a vu un line-up différent. Les acteurs sont aussi musiciens : la musique de fond est jouée juste derrière un petit drapeau ou directement sur scène. La scène est minimale, sûrement par amour de la sobriété mais aussi pour des bonnes questions de logistique. Les acteurs eux-mêmes la mettent en place et la modifient d’un acte à l’autre : c’est ainsi que le petit bateau d’Horatio se transforme en chambre de la reine, ou que la table de Hamlet devient le cercueil d’Ophélia. Et si les valises n’arrivaient pas à l’aéroport ? Aucun soucis ! N’importe où ni comment, ces acteurs ont toujours pu éveiller l’imagination du public et l’effrayer avec un duel à l’épée imaginaire ou le fantôme d’un roi sans son armure.

Si ça fait un moment que vous n’allez pas au théâtre et que vous passez vos weekends à le regretter, cette pièce est l’occasion parfaite pour y retourner. Elle dure deux heures et trois quarts, il y a de la danse et de la musique, et… enfin bref : allez-y tant que vous pouvez ! La compagnie commence à retourner pas à pas en Europe, il faut en profiter avant que ça se termine… mais est-ce que ce tour va vraiment se terminer ? La Fabrik parle du futur mais aussi du passé et du présent avec Thomas Lawrence, un des acteurs en pause pour l’étape suisse, un samedi ensoleillé entre le Rhône et le Lac Léman.

Plus d’info ici : globetoglobe.shakespearesglobe.com

Prochain spectacle : 18 avril 2016, Middle Temple Hall, Londres, Royaume-Uni.

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