Le 9 janvier, Alex Vizorek a livré une performance magistrale au Casino Théâtre de Genève, dans le cadre du Festival du Rire 2025. Ad Vitam, son spectacle, débute par un écran affichant des citations philosophiques détournées de manière humoristique, un prélude parfait pour une soirée qui mélange réflexion et comédie. Dès son entrée, sur les mots de Baudelaire et les notes de Schubert, Vizorek, avec son élégance naturelle, amorce une réflexion décalée sur la mort.
Il aborde ce sujet à travers des thèmes aussi variés que la biologie, l’histoire ou la philosophie, tout en maintenant un humour finement intelligent et captivant. D’une manière décalée, il explore des thèmes tabous et des anecdotes à la fois émouvantes et drôles, équilibrant subtilement dérision et sincérité. Le spectacle, bien que long, ne perd jamais de son rythme grâce aux multiples appels à la réflexion et aux éclats de rire continus.
Mais peut-être « long » n’est-il pas le terme juste – même si ma smartwatch, elle, semble penser le contraire : « Stand Up! Time to stand up. You haven’t moved in two hours. We want you to live longer! ». Entre le rappel de stand up (« lève-toi ! ») et live longer (« vivre plus longtemps »), dans un spectacle de comédie stand-up sur la mort… difficile de faire plus approprié. Comme le disait le philosophe et médecin Avicenne : « Je préfère une vie courte avec de la largeur à une vie longue avec de la longueur. » Ad Vitam, plus que par une simple durée, s’illustre par sa largeur… quelle richesse et intensité !
Un moment particulièrement mémorable survient lorsqu’il nous invite à imaginer ses propres funérailles dans un théâtre, floutant ainsi les frontières entre vie et mort, nous donnant l’illusion que ce pourrait être un adieu à un public complice.
En fin de compte, Ad Vitam ne se contente pas de divertir. Avec un jeu de scène irréprochable et des réflexions profondes mais accessibles, il nous laisse avec l’impression que chaque instant passé avec lui nous rapproche un peu plus de la compréhension de notre propre existence – et peut-être, grâce aux leçons tirées de ces moments passés avec lui, on sera plus proches de notre prochaine réincarnation.
(Pour vraiment saisir ce dernier point, il faut aller voir le spectacle !)
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