C’est sans chapeau mais avec toute l’élégance britannique qui le caractérise que Charlie Winston fait son entrée dans la cour du château de Montjoux pour se prêter au jeu de l’interview au micro de La Fabrik. L’occasion de nous présenter son nouvel album « Curio City » mais aussi de revenir sur sa vie d’avant et de laisser entrevoir de futurs projets prometteurs.
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Vous avez dit également que vous aviez changé votre manière de composer…
Oui, je voulais que le son soit un peu plus émotionnel, un peu plus… vulnérable. C’est très difficile d’expliquer ça avec des mots. Si on pouvait traduire la musique en mots, on ne ferait pas de musique, on ne ferait que parler !
Donc il faut vous voir sur scène pour comprendre !
Ouais, ou écouter les albums ! Mais ce que je veux dire c’est que lorsque je composais, j’avais une idée d’une certaine sonorité générale. Et je me disais : « si je suis entrain d’écrire une chanson qui n’a pas cette sonorité particulière, alors j’arrête d’écrire ». Donc toutes les chansons que vous pouvez entendre dans cet album sont les seules chansons que j’ai écrites durant cette période parce que je ne voulais pas avoir trop de chansons qui ne répondent pas à cette même sonorité.
Vos clips dégagent quelque chose de très cinématographique, de très esthétique. Quelle est votre contribution à ces vidéos ? A part la musique, bien sûr !
La plupart du temps, l’idée initiale vient de moi. Ensuite, le réalisateur peut suivre cette idée ou peut changer complètement de direction. Par exemple, pour le titre « Lately », j’ai écris l’histoire d’un homme qui se promène de bar en bar et devient de plus en plus ivre, donc très différente de l’histoire finale. Le réalisateur a essayé de réutiliser cette histoire mais pour différentes raisons, ça n’a pas été possible. Il a beaucoup de lois en France : on ne peut pas voir quelqu’un fumer, boire, allumer une cigarette ou allumer n’importe quoi d’ailleurs ! Alors j’ai dit au réalisateur : « tu sais à quoi je veux que ça ressemble psychologiquement donc je te laisse écrire une histoire ». Mais dans d’autres vidéos comme « In your hands » et « I love your smile », j’ai tout écris. J’aime beaucoup écrire ces histoires parce que j’aime raconter les histoires et j’aimerais être réalisateur. Après ce nouvel album, je ne sais pas si je continuerai à chanter, je n’apprécie plus autant les tournées. Enfin si, je continuerai à le faire, déjà parce que je l’ai fait toute ma vie et parce que c’est ma principale source de revenus. Je dois être réaliste ! Mais si je pouvais choisir de changer complètement de métier, je me dirigerai vers la vidéo.
Finalement, est-ce qu’on peut dire que vous n’êtes plus un « hobo » mais que vous avez trouvé votre propre place ?
Je ne pense pas qu’un artiste trouve sa propre place un jour. Un « hobo » est quelqu’un qui ne vit de rien, qui voyage et qui n’a pas grand-chose. Cette vie a été géniale car j’ai été libre de faire ce que je voulais, je voyageais où bon me semblait, ma maison était là où ma famille et mes amis vivaient, partout dans le monde. Mais ce n’est pas une vie idéale comme beaucoup de personnes aiment à le penser ! J’ai commencé à beaucoup moins apprécier les moments de solitude, et je me sentais vraiment seul parfois. Mais je ne vis plus cette vie maintenant. J’ai une voiture, j’ai une grande maison, j’ai mon propre studio, je ne vais pas mentir ! Mais ce que je veux dire c’est que je reste vrai, honnête et je ne vais pas faire semblant de vivre cette vie-là. On peut changer sa façon de vivre mais conserver les mêmes valeurs.
Retrouvez la première partie de l’interview ici