Cully Jazz Festival : retour sur les concert de Jordan Rakei et Raul Midon

La 36ème édition du Cully Jazz festival a débuté vendredi 13 dernier et se tiendra jusqu’au samedi 21 avril dans le magnifique petit village du Lavaux. Parmi les nombreuses têtes d’affiches et artistes très talentueux tant locaux qu’internationaux programmés, il m’a été donné l’occasion de suivre de plus près deux soirées : retour sur les concerts de Jordan Rakei et Raul Midon.

 

Jordan Rakei

Premier soir du festival, vendredi 13, la chance est de notre côté puisque Jordan Rakei et ses musiciens nous honorent de leur présence. L’artiste néo-zélandais dégage un air timide, réservé, meilleure façade pour partager sa force tranquille. Devant une salle comble et comblée, le timbre et la douceur de sa voix enchanteresse captive d’emblée, inspire un silence immédiat. Jordan Rakei est accompagné de trois musiciens (guitare, basse, batterie) dont certains assurent aussi ses backings vocaux, il alterne lui même à la gratte et aux synthés. Les harmonies poignantes de son répertoire tiennent en haleine, derrière des ballades très aériennes se cache un solide groove soul/funk/jazz. Pas d’artifices, le jeu est efficace, précis. Entre effusion de notes et envolées lyriques, sa musique fait du bien, donne envie de danser, de sourire, de s’amuser, respire la bonne vibe… Preuve en est : la team des barmaids de la salle s’éclate et tape des chorégraphies sur les sons tout en servant. Le dodidelinement de la tête de Jordan Rakei en dit aussi long que sa taille, il est déjà un grand.

 

Raul Midon

Samedi 14 avril, deuxième soirée du festival, la salle du Next Step est encore plus remplie que la veille et affiche sold out pour Raul Midon. Le guitariste et multi-instrumentiste, cinquantenaire, aveugle, originaire du nouveau Mexique aux Etats-Unis, entre seul en scène, formule épurée. Que l’on ne s’y trompe pas, en élégant crooner soul-jazz, il ne lui suffit que de quelques secondes pour conquérir son public, venu en nombre, tant il maîtrise à la perfection son instrument et sa voix. La beauté et la chaleur des mélodies et harmonies avivent, ravivent, ravissent. Musicien profond, Raul Midon affiche et affirme concentration et générosité sans nulle pareille. En deuxième partie de son concert, il effectue un judicieux déplacement au piano à queue, et là… On entre alors dans un encore autre univers, plus intime, dans lequel notes et voix font d’autant plus voyager, rêver, prennent directement aux tripes et cœurs. Offrant, en plus des accords à la guitare, des percussions sur cette dernière (et d’une main s’il vous plait) mais aussi sur des bongos, le rythme n’en est que plus soutenu et riche. Couronne sur sa musique, l’américain mime à merveille la trompette au micro, ornant ainsi de cuivre son répertoire d’or.

 

Eric Chicherio

 

 

 

 

 

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